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عدد المساهمات : 134 نقاط : 287 تاريخ التسجيل : 19/08/2011 العمر : 47 الموقع : الشعيبة
| موضوع: AÏN-ABESSA , le bonheur tout simplement السبت 22 ديسمبر - 0:30 | |
| AÏN-ABESSA , le bonheur tout simplement...
Aïn-Abessa : nom arabe désignant une source. C'est un charmant petit village créé en 1872 très arboré et verdoyant, situé à 1225 m d'altitude, à 20 km au Nord-Ouest de Sétif sur la route de Lafayette, encaissé entre !es monts du Mégris et du Matrona.
Il est traversé par deux Oueds. La région est très saine. Les pionniers, arrivant dans cette région complètement dénudée, en firent avec des plantations de caroubiers, de frênes, de peupliers, de trembles, de pins, mais également d'arbres fruitiers: pruniers, amandiers, noyers, un bouquet de verdure.
Cette végétation considérable atténuait, pour les villageois, la chaleur intense des journées torrides de l'été, très sou- vent le vent du Nord apportait un souffle de fraîcheur en fin d'après midi. Les hivers étaient rudes et enneigés, de fortes chutes de neige bloquaient très souvent, au plus fort de l'hiver, au col du Mégris, la route conduisant à Sétif. Mais il était possible d'utiliser alors l'itinéraire passant par Faucigny.
Les colons Les premières familles immigrantes arrivèrent dans les années 1872 - 1873, leurs origines étaient très diverses aussi bien de Savoie, de l'Isère, du Cantal, de l'Aveyron, des Basses-Pyrénées, de l'Aude, du Lot, des Algériens... mais également et en nombre important des Alsaciens-Lorrains complètement démunis qui malgré les promesses fallacieuses du gouvernement ne reçurent aucune aide.
AdministrationLe 1er Octobre 1872 était créé un centre de peuplement. 110 feux étaient prévus. En 1874 le Centre est remis à l'Administration civile qui prévoit l'attribution de conces- sions de 13 à 20 hectares avec attribution par moitié aux colons Alsaciens-Lorrains et Algériens. Les terres sont de bonnes qualités, l'eau abondante et saine, le climat, certes rude, est très sain. Le cara- vansérail est aménagé pour recevoir, les Alsaciens-Lorrains, la Mairie-Ecole et la Cure. La colonisation du Centre d9 Aïn-Abessa a été très mal comprise dans ses débuts, les premiers concessionnaires sont restés plus de trois ans avec une moyenne de 13 à 20 hectares, des agrandisseents leur sont attribués trop tard alors qu'ils ne pouvaient plus se relever. Les Alsaciens-Lorrains complètement démunis, manquent de ressources, ouvriers de fabrique, ne possèdent aucune notion d'agriculture et d'élevage, reçoivent des aides d'un comité Alsacien et de l'État, mais cela ne suffira pas. Les Algériens livrés à eux-mêmes, sont également dans la misère, mais s'adaptent mieux au pays. Ils sont dans l'obligation de construire, en moins de 6 mois, leurs maisons. Ils s'endettent, ceux qui ne peuvent le faire sont dépossédés de leurs biens, ceux qui ne peuvent rembourser les emprunts le seront également. Certains colons ont 2 boeufs mais pas de charrue, on leur fournit des charrues, beaucoup trop fortes qui sont prévues pour 2 paires de bœufs. Ils labourent alors avec les charrues arabes, le travail laissant à désirer, les récoltes sont dérisoires.
Le 1er décembre 1874, création de la Commune Mixte et en 1876, le télégraphe est installé. En 1877, construction de la recette et d'une petite chapelle et en 1879, Aïn-Abessa devient commune de plein exercice et en 1896, création de la Mairie.
Sécurité et Influence politique. Comme sécurité la contrée ne laisse rien à désirer, elle se trou- ve en quelque sorte enclavée dans les territoires de la colonisation. Comme influence politique, il est à noter que tous les centres d'anci- enne création, voient s'accroître leur population. Or cet accroisse- ment ne peut avoir lieu que par des agrandissements de territoire bien qu'il y ait plus de terre, que la population ne le comporte, mais plusieurs lots étant la propriété de la Compagnie Genevoise laquelle n'y installe pas de colons Français, les villages n'ont pas la population qu'ils devraient avoir d'après le nombre de lots urbains.
Salubrité. Les trois centres dont il s'agit sont placés dans les meilleurs conditions de salubrité possible, dans des contrées élevées, bien aérées, et loin de tout générateur de miasme paludéen. Le territoire du douar de Takoka proposé pour agrandissement se trouve dans les mêmes conditions sur les pentes raides du Djebel Mégris, arrosé de nombreuses sources d'eau excellente, il offrirait au besoin de très beaux emplacements pour des établissements de fermes où la salubrité ne laisserait rien à désirer.
Propriété. Les terres proposées appartiennent à titre arch, aux indigènes du douar Takoka. Situation qui serait faite aux Indigènes par le prélèvement de leurs terres.
Les terres du douar Takoka retirées aux Indigènes leur seront achetées et payées, partie en argent et partie en compensation d'autres terres, où ils pourront s'installer. Les terres proposées comme compensation seraient les terres d'apanages des anciens chefs Indigènes des douars Takoka et de Mahona. Elles n'ont, il est vrai, qu'une superficie de 354 hectares, mais elles sont de première qualité et la Commission pense qu'elles suffiront pour y installer tous les Indigènes qu'il faudra déposséder à Takoka. Ces 354 hectares de terres sont actuellement louées tous les ans au profit de la Commune d' Ain- Abessa. Le douar Chabia s'étend dans la direction de l'Est, à 12 kms environ au nord de Sétif. Les gens de ce douar ayant pris part à l'insurrection de 1871 furent frappés par le séquestre. Les terres provenant de ce séquestre collectif devinrent donc la propriété de l'Etat et servirent aux agrandissements des centres d'El-Ouricia, / Mahouan et Fermatou. Le territoire de Chabbia est très accidenté. Les mamelons, qui y sont très nombreux, ne peuvent servir qu'au parcours. Les petites vallées formant cuvette, qui séparent ces mamelons, sont seules labourables. Les terres y sont de bonne qualité. On y rencontre quelques sources d'un débit peu important. Le chemin de grande communication de Sétif à Aïn- Abessa traverse ce douar dans sa largeur.
Voies de Communications. Il n'existe dans le territoire proposé pour les agrandissements que des chemins muletiers, mais tout le territoire est longé par le chemin de Sétif à Aïn-Abessa, il est donc partout d'accès facile. Eaux et l'alimentation et l'irrigation. Ces terres se trouvent toutes sur les pentes du Djebel Mégris, sur les flancs duquel jaillissent de nombreuses petites sources au dessous des amoncellements de blocs de rochers formant le som- met de la montagne. Là même où il n'y a pas de sources, le sol con- serve une certaine fraîcheur produite par la grande quantité de pierres et de rochers.
Commerce et Industrie. Les colons des trois villages concernés se livrent surtout à la culture des céréales et à l'élevage des troupeaux. Ils ont aussi de nombreuses prairies naturelles, qui leur permettent de fournir annuellement les approvisionnements de fourrage des troupes de la garnison de Sétif.
Conclusions. En considérant que les colons des villages concernés, n'ont reçu dès l'origine de leur installation, que des concessions variant de 10 à 20 hectares, que cette quantité de terre leur a tou- jours été insuffisante pour vivre. La Commission estime qu'il y a lieu d'agrandir les territoires d'Aïn-Abessa, Mahouan et El Ouricia en prélevant 1.500 hectares sur le douar Takoka pour les répartir entre ces trois centres, et indemnisant les Indigènes partie en argent et partie en terres disponibles. Ces agrandissements serviront à agrandir les lots des colons, qui n'ont encore que !es terres reçues à l'origine, d'autre part de créer quelques lots de fermes isolées
Ainsi Aïn-Abessa vit la superficie de son territoire s'accroître et son développement s'accélérer..
Population
Les Français, Etrangers et Juifs sont en 1901 : 389, en 1920 :313, enl928 : 145 Les Indigènes sont en 1901 : 5077, en 1920 : 5270 et en 1928 :5786
La situation du village s'est améliorée, le marché du lundi est très fréquenté, les terres sont riches, la pluviométrie suffisante pour les productions de céréales, blé dur, orge, les prairies irrigables donnent du foin, l'état sanitaire est très satisfaisant.
Une vie paisible La région est fertile, la pluviométrie suffisante pour les cultures de céréales, particulièrement le blé dur et l'élevage sous toutes ses formes. La vie se déroulait, au fil des décennies, entre travail, réunions familiales, parties de chasse. La jeunesse organisait de très belles fêtes - fête du village pour la Pentecôte avec de nombreuses attractions, la société de «Tir d'AïnAbessa » se mettait en vedette en cette occasion organisant des concours avec tir au Lebel, à la carabine pour les dames et les plus jeunes, dotés de magnifiques prix. C'était également pour la plus grande joie des petits et des grands: le mât de cocagne -la course en sac, loteries, pêche à la ligne, gymkhana... les concours de boules, les bals avec des orchestres réputés de Sétif. Ces fêtes très appréciées étaient fréquentées par tous les villageois de la commune, par ceux des environs et également tous ceux qui venaient de Sétif, Bordj-Bou- Arreridj et d'ailleurs. L'organisation était parfaite, c'était la joie, la gaîté, L'amitié entre toutes les familles. Les années de guerre, avec la, mobilisation et le départ de tous les hommes valides interrompirent ces festivités. De nouveau ce fut des années fastes, les fêtes se déroulèrent alors sur le terrain du jeu de boules et dans la salle omnisports avec la même organisation, le même allant, le même plaisir.
Description du village Les bâtiments administratifs comprenaient: la Mairie avec de chaque côté respectivement, deux écoles avec les logements des enseignants. De l'autre côté : l'Église et le presbytère. La Recette des Postes avec un logement. La Recette des contributions avec le logement du receveur situé dans une belle villa avec son jardin. La recette fut transférée dans les années 1950 à Lafayette, Aïn- Abessa étant rattaché à Sétif. Le Bordj, ancien siège de la commune mixte, abritait la gendarmerie, au delà de la« Montagne des pins» gardant les vestiges qui avaient abrité les premiers Alsaciens, avec les quatre pans de murs de l'église délabrée.
Hélas ! en 1962, il faudra tout abandonner.... Maurice Villard Les Hauts-Plateaux Sétifiens Chez Amicale des Hauts-Plateaux de Sétif | |
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